Prochain événement
Colloque international "Truquer, créer, innover. Les effets spéciaux français" Cité des Sciences et de l’Industrie, Paris, 8-9-10 mars 2018
Le Centre de recherches intermédiales sur les arts, les lettres et les techniques (CRIalt) de l’Université de Montréal, qui fêtera son 20e anniversaire en 2017, est l’hôte officiel du colloque international « Authentic Artifice / Authentique artifice ».
Pour son colloque international de 2017, qui marquera la fin de la première tranche de ses travaux, le groupe de recherche Les arts trompeurs s’allie à l’International Society for Intermedial Studies (ISIS). La question de la médiation est au cœur de la réflexion des chercheurs des deux groupes. Le colloque international « Authentique artifice / Authentic Artifice » sera donc l’occasion d’une rare rencontre sur les phénomènes de médiation en faisant appel aux spécialistes internationaux du domaine. Le colloque des Arts trompeurs est en partie intégré à celui de l’ISIS dont ce sera le IIIe Congrès international biennal du 18 au 20 mai 2017. La rencontre scientifique des Arts trompeurs se prolongera les 21 et 22 mai pour des activités qui leur sont propres.
La langue officielle de l’ISIS est l’anglais mais les présentations de communications et démonstrations pourront être faites en français ou en anglais en fonction de la programmation du colloque.
Née dans le sillage de la « grande conversion numérique », la réflexion intermédiale traite de phénomènes qui remontent bien au-delà des années 1980 (certains sont même aussi vieux que les plus anciens médias). Si la réflexion intermédiale est donc relativement récente, la dynamique intermédiale qu’elle met au jour est, quant à elle, plus que millénaire. L’apport majeur de la réflexion intermédiale est d’ouvrir des perspectives radicalement nouvelles sur des problématiques qui occupent la pensée occidentale depuis ses origines grecques.
Le titre paradoxal de ce colloque, « Authentic Artifice / Authentique artifice », en est l’expression. Il invite à un questionnement sur les systèmes d’oppositions qui déterminent encore, pour une bonne part, notre approche des pratiques médiatiques – ce qui, d’un point de vue intermédial, inclut les pratiques artistiques, littéraires et, plus globalement, communicationnelles, dont les spectacles de magie tels qu’ils se déploient depuis la deuxième moitié du XIXe siècle.
Ainsi, alors que les technologies interviennent dans tous les aspects de la vie quotidienne et qu'elles s'insinuent à l'intérieur même du corps humain, notre culture reste étrangement hantée par une certaine conception de l’authenticité qui s’appuie sur une mythologie de la présence. Cette présence peut être comprise comme une convergence du temps et de l'espace, comme un partage de l'ici et du maintenant. Elle serait la marque de l'authenticité, elle assumerait une sorte de valeur morale, insaisissable et pourtant très claire pour tous. La présence serait du côté de l'immédiateté, de la naturalité, de la vérité.
Mais très rapidement, l’idée de présence s’est définie par opposition à celle de médiation et, plus généralement, à toute forme d’intervention technologique. L'industrie des technologies de reproduction elles-mêmes, particulièrement l'industrie du disque, loin de s'opposer à cette conception de la présence, a au contraire fondé sa stratégie de développement commercial sur elle, en recourant aux concepts de fidélité puis de haute-fidélité (Hi-Fi).
Ses efforts n’ont qu’un but : minimiser la trace de la médiation technologique et donner à l'observateur l'impression d'être en présence de ce qui lui est représenté par divers moyens reproductifs. C'est ce que Bolter et Grusin appellent la transparence. Ainsi, le culte de la présence aurait mené à une pratique d'effacement de toute trace de médiation : plus la médiation est occultée, plus il y a transparence, plus on se rapprocherait d'une présence réelle, voire « naturelle » et authentique.
Mais la fin du monopole du régime représentationnel dans les arts, au courant du XXe siècle, le développement de la pensée intermédiale et la poussée performative, qui marquent le tournant du XXIe, remettent en cause tous ces concepts et leurs fondements idéologiques. Ils mettent également en lumière les processus de médiation qui produisent une autre forme d’authenticité, de nature hypermédiate cette fois. Par exemple, on peut voir dans certains phénomènes brechtiens de la distanciation l’authenticité de la fabrique du spectacle théâtral et dans les numéros de magie présentés sur scène une spectacularisation d’une médiation qui se dérobe sans cesse au regard.
Il découle de tout cela la nécessité de redéfinir l’authenticité et la présence ainsi que les valeurs qui leur sont attachées.
Le colloque « Authentic Artifice / Authentique artifice »propose une réflexion sur les rapports complexes qui lient authenticité et médiation, sur les valeurs et modalités qui leur sont historiquement attachées, de même que celles qui sont les leurs aujourd'hui.
Cette réflexion est organisée en fonction des quatre axes suivants :
Date limite de réception des propositions de communications ou de démonstrations pour les séances thématiques et les séances ouvertes :
12 septembre 2016
Réponse du Comité scientifique : 1er octobre 2016
Les communications sont des présentations théoriques, les démonstrations comportent une dimension pratique.
Les séances thématiques sont constituées d’au moins 3 propositions de présentations théoriques ou démonstrations portant sur un thème spécifique et soumises par un groupe. Les séances ouvertes sont établies par le Comité organisateur en fonction des propositions individuelles de communications reçues.
Les propositions doivent comprendre :
À soumettre à l’adresse :
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